ET SI ON AVAIT TOUT FAUX ?

Et si nos modèles urbains étaient totalement dépassés ?

Et si on était toujours aussi incapables de penser un modèle urbain véritablement neuf et durable ?

Et s’il fallait tout remettre à plat pour enfin penser la ville du XXIéme siècle ?

Chaque époque a eu son grand modèle urbain, symbolisé par une ou plusieurs villes

Au XIXème siècle, le modèle fut Paris.

Au début du XXème siècle ce fut New York puis, à partir des années 60, Los Angeles.

Aujourd'hui, ce sont les villes asiatiques qui fascinent: Tokyo, Shanghai mais aussi Bangkok et Singapour. C'est dans ces villes que semble se dessiner la nouvelle modernité urbaine de ce début du XXI° siècle, autour du principe du “toujours plus grand” et “toujours plus haut”, dont les tours et les autoroutes urbaines seraient les symboles mêmes. Un modèle que l'on pourrait qualifier d'“hyper-occidental” et qui aujourd'hui se diffuse aussi bien en Inde que dans certains pays arabes.

Mais si ce modèle est aujourd'hui ultra-dominant, on sait aussi qu'il n'est ni viable, ni durable, ni applicable au monde entier notamment pour des raisons de pollution et de gaspillage énergétique. Le problème, comme le dit Jacques Véron, chercheur à l'Ined, est que “nous sommes en panne de modèle alternatif acceptable, même si l'on sait que le nôtre doit profondément évoluer.”

Dès lors se pose la question de savoir si aujourd'hui on ne continue pas à penser et à faire la ville avec des outils complètement dépassés. Bref de savoir si on a pas tout faux en pensant encore la ville avec des outils conceptuels du XIXème siècle.

C'est pour réfléchir ensemble à ces questions, et à quelques autres, que nous avions invité :

• Thierry PAQUOT, philosophe, professeur à l’Institut d’Urbanisme de Paris, éditeur de la revue Urbanisme, producteur à France Culture et auteur de nombreux ouvrages sur l’urbain et les utopies.

En introduction au débat, François BELLANGER a présenté “Et si on avait tout faux ?”, réflexion sur la limite de nos modèles urbains actuels.